A vous de trouver qui je suis, dans ce poème que j'ai appelé
A REFERENCES PARLEES
J'orne le nez du clown, la culotte du zouave,
la croix qui, sur fond blanc, donne espoir aux mourants,
j'ensanglante parfois la tunique des braves,
me préfère « tagada » sur une langue d'enfant !
J'hallucine les yeux des photos mal flashées
comme ceux des lapins à la blanche fourrure.
Je suis colère, fièvre," amour, gloire et beauté " (chanté sur l'air de la série)
ou serti d'un rubis, au creux d'une échancrure .
On me filme ballon au bout d'une ficelle,
j'incarcère, en mon cercle, et Bourvil, et Montand,
pour vous porter bonheur, je me fais coccinelle
et lave incandescente, jaillissant du volcan.
Si j'habille la rose, de pourpre, elle vient du Caire,
j'imprime vos baisers au bas des billets doux,
je m'enroule aux torsades en feu des crinières
et je vous cloue d'extase, aux couchants du mois d'août.
Quand je me pare de plumes, chausse mes mocassins
et danse autour du feu, on m'appelle l'indien.
J' brandis dans les manifs, le livre de Mao
et teinte d'écarlate l'habit du torero.
Je prends le deuil, en Chine, je pavoise, au Japon,
d'un trait blanc, sur panneau, j'interdis le passage
ou froufroute, en dentelle, sur balconnet fripon,
découvrant les rondeurs d'un corsage, peu sage !
J'honore d'un ruban le revers d'un veston,
me déroule en tapis sous les pieds des puissants,
je deviens rubicond sur les joues d'un garçon
qui déclare, timide, son bel amour naissant.
J'annonce le danger, colore la samba,
les warnings s'affolent dès qu'il y a problème,
j'ai ma ligne privée, pour les secrets d'Etat,
tous les pompiers du monde font de moi leur emblème.
Aux noces du poivron, la tomate, j'épice
et sa pulpe, au palais, vous fait.... pili-pili,
plongé dans l'eau bouillante, j'en ressors écrevisse
quand les toques, à leur table, m'invitent en coulis.
Je peux être piquette ou grand cru bordelais,
étoile, à Moscou ou prélat, au Saint Siège,
symbole d'amour fou, rideau, au Châtelet,
coquelicot en été, jamais boule de neige.
Je flamboie, je carmine, j'empourpre, je vermeille
le corail rubescent au fond des océans,
ma couleur est, dit-on, à nulle autre pareille !
Je suis rouge, vous dis-je, en un mot comme.....sang !